Triste nouvelle

« Petit Policer »

Je vais aujourd’hui vous raconter,
Une histoire d’une terrible banalité.
Pourtant écoutez bien, restez attentionnés
Car cette histoire est triste à en pleurer.

Il était une fois un petit policier,
Qui comme ses compères du même métier
Faisait sa besogne du jour avec fierté.
Récitant tel un robot au déjeuner
« Liberté, Egalité, Fraternité »,
Mon dieu stoppez-le, ayez pitié,
Ces mots pleins de sens, d’une telle beauté,
Sont pourtant si loin de la réalité !

Le dimanche 8 août de cette année,
Notre Michel comme toujours voulait rouler.
Soleil radieux, motos prêtes, potes survoltés,
Il y avait là tout pour une belle journée,
Malheureusement, c’était sans compter,
Sur la présence d’un motard non invité.
Le chien de garde enragé, fou de l’Elysé,
Ce fidèle illuminé, ce maudit policier !

Les motos sont chaudes, les esprits enflammés,
Le groupe décolle, empli de joie, de gaieté,
Pour une passion commune : l’envi de Rider.
Les heures, les pneus brûlent, partent en fumées,
Aller, retour les kilomètres sont avalés,
Les amis rentrent, c’était une pure journée !

Tout allait bien, mais vous l’avez oublié,
Terré dans l’ombre, le chien fou prêt à sauter
Le soldat bleu, l’intouchable, l’assermenté,
Lui, c’est encore lui notre jeune policier !
Il se lance à vos trousses pour vous arrêter,
Danger que vous êtes, il veut vous sauver.
Enfin, c’est ce qu’il croit, ce qu’on lui a raconté,
Lui, simple rouage d’un système bien huilé,
Mécanique sans pitié, destinée à vous écraser,
Vous les motards, méchants épris de Liberté !

Les amis motards sentent venir le danger,
Se sentant tous poursuivis, filés de trop près,
Par le mercenaire bleu qui veut tous les stopper !
Les Riders accélèrent alors plus qu’il ne faudrait,
Roulant bien trop vite, plus qu’ils ne le voudraient,
Petit policier, vois tu les mets en danger !
Les riders roulent à fond, tous contre leur gré,
Tous ensembles, dans le même combat engagés,
Poignée de droite soudée, un seul but visé,
Rester en vie et garder sa liberté !

Notre jeune policier est lui excédé,
Tel un prédateur devant sa proie, affamé !
Devant ce grand danger, le groupe à éclaté,
Michel, mon frère est alors isolé,
Luttant contre l’ennemi pour se sauver !
Filant comme le vent vers son aimée,
Comme l’étoile filante vers sa destinée,
Et c’est alors que le pire est arrivé !
Le meilleur des hommes que je connaissais,
Notre Chelmi Rider, Michel nous a quitté !

Il est temps maintenant petit policier,
D’ouvrir les yeux devant ce que tu as fait.
Tu as toujours cru ce qu’on te racontait,
Les beaux principes qu’on t’inculquait,
Tu pensais être bon, être du bon côté,
Mais mon frère chéri tu ne l’as pas sauvé !
T’en as fait une victime, un martyr à jamais,
Du système injuste que tu servais,
Répression abusive du Nabo cocaïné !

Ce dimanche 8 je rêve de l’oublier,
Ce jour horrible où tout à basculer,
Où les cœurs de ma famille on tous saignés,
Et nos rêves de bonheur se sont tous brisés !
Mais impossible, je suis à jamais marqué,
D’avoir perdu les deux que j’ai toujours aimés,
Plus que tout au monde, sans le réaliser,
En plus de son neveu : mon petit bébé,
Mon meilleur pote, mon petit frère adoré !

Frédéric BECK – 25/09/2010